Surveillance totale au Royaume-Uni : les plateformes crypto contraintes de collecter toutes les activités de leurs utilisateurs
Le Royaume-Uni franchit une nouvelle étape dans la surveillance numérique. Sous couvert de lutte contre les activités illicites, les autorités imposent aux plateformes crypto de collecter l’ensemble des données de leurs utilisateurs. Une régulation qui menace la confidentialité financière et accentue les risques d’atteinte à la liberté individuelle.

Acheter Bitcoin (BTC)
Publicité Kraken
Le Royaume-Uni prend de l'avance sur le scénario de 1984
La régulation du secteur des cryptomonnaies est sans doute l’un des enjeux majeurs de ces dernières années. Les détracteurs de Bitcoin ont longtemps affirmé que son adoption mènerait inévitablement à son interdiction par les gouvernements. Or, non seulement interdire totalement Bitcoin est irréaliste, mais la tendance observée va dans le sens inverse : celle de l’adoption.
De plus en plus de pays intègrent le minage de Bitcoin à leur stratégie énergétique, notamment pour stabiliser leur réseau électrique et rentabiliser leurs infrastructures en énergies renouvelables. On assiste également à une montée de l’intérêt pour Bitcoin comme actif de réserve stratégique : le Salvador détient aujourd’hui 6 181 BTC, le Bhoutan 12 062 BTC, et les États-Unis en posséderaient près de 200 000.
💶 Retrouvez notre dossier sur la réglementation des stablecoins au sein de l'Union européenne
En revanche, en Europe, la dynamique est à l'opposé. Même si les gouvernements ne parlent pas (encore) d’interdire Bitcoin ou les autres cryptomonnaies, ils s’orientent vers une régulation de plus en plus intrusive, marquée par le contrôle systématique et la surveillance généralisée.
Le gouvernement du Royaume-Uni a ainsi récemment annoncé que, dès le 1er janvier 2026, les prestataires de services liés aux cryptomonnaies devront collecter et transmettre les données personnelles de leurs utilisateurs ainsi que le détail de toutes leurs transactions.
Extrait de l'annonce faite par le gouvernement du Royaume-Uni
Les entreprises concernées devront ainsi collecter un ensemble complet de données, aussi bien personnelles que transactionnelles :
- Pour les utilisateurs particuliers : nom complet, date de naissance, adresse de résidence, pays de résidence et numéro d’identification fiscale ;
- Pour les utilisateurs professionnels : nom de l’entreprise, adresse du siège social et numéro d’enregistrement ;
- Et pour chaque transaction : montant exact, valeur transférée, actif concerné, ainsi que le type de transaction effectuée.
Le gouvernement précise en outre que tout manquement exposera les entreprises à une amende de 300 livres sterling par utilisateur, soit environ 356 euros.
Ledger : la meilleure solution pour protéger vos cryptomonnaies 🔒Une régulation dangereuse déguisée en mesure de sécurité pour les utilisateurs
Comme bien d’autres, cette régulation est présentée sous couvert de protection des utilisateurs. Mais, dans les faits, son impact réel pénalise davantage les utilisateurs honnêtes qu’elle ne freine la criminalité.
En 2024, la société d’analyse on-chain Chainalysis révélait que seul 0,14 % des transactions en cryptomonnaies étaient liées à des activités illicites. Un chiffre qui mérite d’être rappelé : la transparence des blockchains rend les cryptomonnaies particulièrement inefficaces pour le blanchiment d’argent. Chaque transaction laisse une trace indélébile accessible publiquement.
📰 À lire également dans l'actualité – Crypto et blanchiment, quand la régulation devient la véritable fraude
Une telle surveillance soulève 2 problèmes majeurs, notamment un risque accru pour la sécurité des données personnelles. En obligeant les entreprises à stocker toutes les informations sensibles de leurs utilisateurs, cette régulation multiplie les risques de fuites de données. Les exemples ne manquent pas : la plateforme Coinbase a récemment subi une importante fuite de données, et de nombreuses entreprises ainsi que des institutions gouvernementales sont régulièrement victimes de cyberattaques.
Ces informations, une fois compromises, alimentent des réseaux criminels spécialisés dans l’usurpation d’identité. Pire encore, elles peuvent être utilisées à des fins de chantage ou d’extorsion. Des individus malintentionnés pourraient exploiter les données collectées (notamment les adresses crypto associées à des montants visibles) pour s’attaquer physiquement aux détenteurs de cryptomonnaies ou à leurs proches.
Depuis le début de l’année 2025 en France, au moins 6 cas d’enlèvements ont visé des personnalités et des entrepreneurs du secteur des cryptomonnaies, illustrant la gravité de cette menace.
De plus, ces régulations sont une menace directe pour la démocratie, car une démocratie ne peut fonctionner sans contre-pouvoirs solides. Or, la communauté Bitcoin constitue aujourd’hui l’un des rares contre-pouvoirs au système monétaire actuel, un système qui aggrave les inégalités, alimente l’inflation, et finance des politiques et des conflits armés sans véritable consentement de la population.
En traquant et en neutralisant progressivement l'alternative monétaire qu'est Bitcoin, les États affaiblissent l’une des expressions modernes les plus concrètes de la souveraineté individuelle pourtant nécessaire au bon fonctionnement d'une démocratie.
Sources : Royaume-Uni, Chainalysis
Recevez un récapitulatif de l'actualité crypto chaque jour par mail 👌
Certains liens présents dans cet article peuvent être affiliés. Cela signifie que si vous achetez un produit ou que vous vous inscrivez sur un site depuis cet article, notre partenaire nous reverse une commission.
Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital