Qu'est-ce que Kaia ? Découvrez la blockchain unifiée de Kakao et LINE

Kaia, c'est quoi ?

Kaia est une blockchain de layer 1 née de la fusion stratégique des blockchains Klaytn (soutenue par Kakao) et Finschia (soutenue par LINE). En combinant leurs forces, Kaia se positionne comme une blockchain conçue pour favoriser une adoption massive sur le continent asiatique.

En effet, Kakao est l'un des géants technologiques de Corée du Sud, principalement connu pour son application de messagerie KakaoTalk, qui compte plus de 50 millions d'utilisateurs actifs mensuels. De son côté, LINE domine les marchés japonais, taïwanais et thaïlandais avec sa propre messagerie éponyme, totalisant plus de 200 millions d'utilisateurs.

Le fait que ces écosystèmes s'unissent pour partager une infrastructure blockchain commune est particulièrement pertinent : cela permet de créer un socle technologique unifié sur lequel peuvent reposer des dizaines d'applications Web3 capables de toucher une base combinée de plus de 250 millions d'utilisateurs.

Côté consensus, la blockchain Kaia se distingue avant tout par un choix assumé de structure semi-centralisée, ce qui lui permet d'atteindre des performances techniques élevées.

Pour opérer un nœud de validation (Core Cell), un acteur doit staker un minimum de 5 millions de tokens KAIA, ce qui limite le nombre de validateurs mais garantit une infrastructure optimisée pour la scalabilité. Cela se traduit par une latence record parmi les blockchains EVM avec un temps de bloc d'une seconde et une finalité immédiate des transactions.

Ce niveau de réactivité ouvre la voie à des cas d'usage nécessitant une exécution en temps réel comme le gaming ou les paiements instantanés.

Du côté de l'expérience utilisateur, Kaia intègre plusieurs fonctionnalités avancées qui visent à réduire les frictions à l'entrée dans le Web3 :

• le support de l'abstraction de compte, offrant une gestion flexible des clés privées ;
• la délégation des frais de transaction, permettant d'interagir avec des dApps sans posséder de tokens en amont ;
• et surtout, l'intégration native avec les messageries LINE et KakaoTalk.

Pour les développeurs, Kaia propose un environnement particulièrement souple :

• une équivalence complète avec l'EVM, facilitant le déploiement d'applications Ethereum existantes ;
• un support prévu pour CosmWasm, permettant aux applications de l'écosystème Cosmos de rejoindre le réseau ;
• et une interopérabilité renforcée, grâce à l'intégration de bridges avec les principales blockchains du marché.

Enfin, Kaia innove avec son écosystème de MiniDapps : des applications légères, conçues pour être rapides, intuitives et facilement accessibles depuis les applications mobiles de LINE et Kakao.

Ces MiniDapps permettent aux utilisateurs d'explorer le Web3 sans portefeuille externe, sans extensions de navigateur et sans complexité technique, rendant l'expérience blockchain aussi fluide qu'une app mobile classique.

À quoi sert le token KAIA ?

Le token KAIA est le pilier de l'écosystème Kaia. Il est conçu pour remplir à la fois des fonctions économiques, techniques et incitatives.

Le KAIA est utilisé comme carburant (gas) pour toute opération sur la blockchain Kaia : déploiement d'un smart contract, transactions de tokens ou interaction avec les applications décentralisées.

Le staking de KAIA est également obligatoire pour devenir membre du Kaia Governance Council (minimum de 5 millions de tokens requis).

Pour les utilisateurs lambda, ils peuvent bien sûr déléguer leurs tokens à ses validateurs sur Kaia Square pour recevoir un rendement passif.

Ainsi, en déposant leurs tokens sur Kaia Square, les détenteurs de KAIA peuvent également participer à la gouvernance de Kaia. Ils peuvent alors voter pour ou contre :

• des propositions de mise à jour du protocole ;
• des budgets pour les fonds (KEF/KIF) ;
• l'attribution de ressources pour certains secteurs (Gaming, DeFi, etc.).

Qui développe Kaia ?

Kaia est développée par la Kaia DLT Foundation, une entité fondée à la suite de la fusion de 2 initiatives blockchain majeures en Asie : Klaytn, soutenue par le géant sud-coréen Kakao, et Finschia, créée par LINE, le service de messagerie le plus utilisé au Japon. Cette fusion a donné naissance à une fondation basée à Abu Dhabi.

Elle est épaulée par 2 sous-structures, à savoir :

• Kaia Labs, une organisation dédiée au développement des outils pour les développeurs ;
• Le Kaia Governance Council, une instance décentralisée composée des Core Cell Operators (CCOs), qui maintiennent l'infrastructure du réseau. Parmi eux : Animoca Brands, Binance ou encore NEOPIN.

Les dernières actualités de Kaia

2 juin 2025 : Lancement du Kaia Agent Kit

Kaia a lancé un kit de développement dédié à l'intelligence artificielle. Le Kaia Agent Kit permet de créer des agents IA intégrés à la blockchain, compatibles avec des modèles comme OpenAI ou Claude.

7 mai 2025 – Intégration native de l'USDT

Le stablecoin USDT de Tether a été intégré nativement à la blockchain Kaia. Cette intégration permet de renforcer l'adoption des applications DeFi pour les utilisateurs des applications LINE et KakaoTalk.

3 avril 2025 – Partenariat avec Travala

Kaia s'est associée à Travala pour permettre l'utilisation du token KAIA comme moyen de paiement pour des réservations de vols, hôtels et activités. Ce partenariat ouvre l'accès à plus de 2,2 millions d'hébergements et 600 compagnies aériennes, renforçant l'usage du token dans des cas concrets du quotidien.

Notre avis sur Kaia

Kaia se positionne comme un projet structurant dans le paysage Web3 asiatique. En s'appuyant sur 2 géants du numérique – Kakao et LINE – la blockchain bénéficie d'un avantage stratégique rare : un accès direct à des centaines de millions d'utilisateurs.

L'autre point fort de Kaia réside dans ses MiniDapps, des applications légères conçues pour une utilisation mobile de fonctionnalité Web3. Ce format, peu répandu dans les autres écosystèmes, répond à une vraie attente d'expérience simplifiée et contribue à faire de Kaia une porte d'entrée grand public vers la blockchain.

Sur le plan du développement, l'intégration du staking USDT sur le réseau est un signal positif. Il renforce les cas d'usage réels et montre que l'écosystème Kaia continue de s'enrichir, notamment dans la finance décentralisée et les paiements.

Cependant, Kaia n'est pas sans limites. Son modèle repose sur une architecture semi-centralisée, avec un accès restreint à la validation des blocs (minimum 5 millions de KAIA stakés).

Cela limite fortement la participation technique des utilisateurs : si ceux-ci peuvent voter sur la gouvernance via Kaia Square, ils ne peuvent pas pour autant opérer un nœud de validation, ce qui réduit la décentralisation de la blockchain.

Directeur de publication de Cryptoast, je découvre le Bitcoin et la technologie blockchain en 2017. Depuis, j'ai accumulé une vaste connaissance du Web3 et je m'efforce de partager un contenu de haute qualité pour démocratiser ce secteur auprès du grand public. Grâce à une équipe dévouée et passionnée, Cryptoast est devenu une référence incontournable, fournissant des analyses approfondies et des informations pertinentes pour tous les passionnés et curieux de l'univers des cryptomonnaies et du Web3.

Clément Wardzala

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